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Faut-il boycotter UGC ? Personnellement je n'ai jamais eu une passion pour ces grands distributeurs à la programmation et à la conception du cinéma très "entertainment". Pour des raisons de confort, je préfère aussi être entouré de cinéphiles que de bouffeurs de pop-corns et c'est pourquoi je fréquente plus volontiers les petits cinés indépendants (ce qu'il en reste) que ces énormes machines à distraire. Vous voulez une raison de plus de boycotter ces distributeurs mastodontes ?

UGC, Gaumont et Pathé... refusent de distribuer le dernier film de Jean-Paul Lilienfeld : "La journée de la jupe" avec Isabelle Adjani. Les mêmes qui avaient refusé par lâcheté de coproduire le film, anticipant la polémique. Car "la journée de la jupe" qui a fait un carton lors de sa première diffusion sur Arte et a été saluée par la critique, fait aussi grincer les dents des communautaristes et des partisans de la laicité ouverte chère à Sarkozy. Ceux mêmes croqués dans le film derrière le personnage d'un prof qui pour adoucir "la racaille" et jouer la proximité, répond par quelques versets de Coran
ou d'un proviseur pour qui le port d'une jupe devient une provocation face aux jeunes issues de l'immigration.

Un film coup de poing, sans angélisme, très politiquement incorrect, à voir dans les quelques cinémas qui ont malgré tout accepté de le passer. Rien à voir avec tous ces films neuneus sur la banlieue auxquels on nous a habitué.
L'école ne doit pas abdiquer face aux communautarismes, aux religions. Elle doit rester un lieu résolument mixte et laïque. J'appelle à une journée de la jupe et à un boycott d'UGC !

PS / comment le bondy blog ou Marianne peuvent-ils dire que la banlieue ne veut pas du film puisqu'on ne lui a meme pas laissé le choix et que les rares projections auprès de jeunes des quartiers ont été un franc succès ?


Une interview d'Isabelle Adjani sur France Info
Vous cherchez une salle où voir le film ?
tapez le nom de votre ville 

La journée de la jupe privée de banlieue ! (Marianne)


La journée de la jupe ne franchira pas le périphérique. Ainsi en ont décidé les distributeurs anticipant la supposée indifférence des jeunes de banlieue à l'égard du film de Jean-Paul Lilienfeld.

César du meilleur film, palme d’or du politiquement correct, le film de Laurent Cantet « Entre les murs », avait dépassé la barre du million d’entrées et s’était vendu dans plus de 60 pays. Un film sans angélisme selon les critiques au point que même Sean Penn avait adoré ce docu-fiction sur l’école à la française où un gentil prof parlait foot avec ses élèves.  Quelle performance, faire l’unanimité du 9-3 à Beverly-Hills. Les distributeurs s’étaient arraché les copies et les critiques abusaient d’adjectifs louangeurs pour tresser des lauriers au film.
Foin de comparaison, la journée de la jupe ne boxe pas dans la même catégorie. Ici, Adjani prend les armes. Dans le rôle d’une prof qui n’en peut plus de se faire bousculer par ses élèves, elle décide de les prendre en otage pour finir enfin un cours de français. Le film a connu un tout autre sort. Diffusé vendredi soir sur Arte, il a attiré plus de 2,2 millions de spectateurs. Un nouveau record pour Arte. Une raclée pour tous les décideurs du cinéma qui sous couvert de scepticisme à l’égard du projet affichaient une peur bleue à l’idée de se frotter à un sujet aussi sensible.

Pas touche à ce sujet
Jean-Paul Lilienfeld, le réalisateur racontait dans Le Point l’accueil réservé au film par les chaînes de télévision : « France 2 Cinéma n'en a pas voulu, c'est vrai. On avait une ou deux chaînes qui n'étaient pas contre mais comme nous n'avions aucun distributeur en salles, le projet était mort. En fait, les adjoints des patrons étaient très enthousiastes. Chez Pathé, il y avait des gens qui avaient envie de le faire. J'ai même reçu un coup de fil un dimanche soir de l'un d'entre eux qui voulait non seulement distribuer le film mais prendre des parts de coproduction dans le film. Et puis, comme le sujet est sensible, les adjoints devaient en référer à leurs patrons, qu'ils soient ou non le propriétaire de la boîte. Et c'est là que la décision a été bloquée sur le mode « On ne touche pas à ça ».
« Ca », c’est la banlieue, les ghettos scolaires, le racisme, la religion, le machisme. Ca c’est ce qui pourrait se passer dans un lycée le jour où un(e) prof pètera un câble.

Darcos: c'est pas ça l'école !
Plutôt bien accueilli par la critique, même par certains « Bégaudeau Boy’s » –peut-être un éclair de lucidité ?-, les distributeurs n’ont fait qu’entre-ouvrir leurs portes au film et selon des critères étonnants. Le film est visible dans huit cinémas parisiens, et en général une salle dans les grandes villes de province,  mais la journée de la jupe n’a pas passé le périphérique.
La banlieue n’en veut pas affirme le site Bondyblog « Pas de pot, la banlieue n’en veut pas! Ni les grands noms comme UGC, Pathé ou encore Gaumont. Après maintes recherches sur le net, je déniche un petit cinéma qui le diffuse à Montparnasse. Je m’y rends accompagnée d’une amie black. C’est la seule « fille de banlieue » (comme moi) que je connaisse qui ait accepté de voir ce film». La banlieue n’en veut pas ou les distributeurs n’en veulent pas en banlieue ? Difficile à dire. Assurément, c’est là une façon violente de « remettre le prof au centre du système scolaire ». Avec un Beretta s’il vous plaît !
Toujours mieux que de continuer à se voiler la face. Ainsi, après avoir vu le film, Xavier Darcos aurait dit : « Mais l’éducation nationale, ce n’est pas ça ! ». Certes, faute de pouvoir montrer la réalité, c’est un concentré de réalités qui s’affiche à l’écran. L’ignorer, c’est encore pire.


Régis Soubrouillard

Et côté prof, ça donne quoi ?

Tag(s) : #News Vigilance laïque
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