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Alors que le président de la branche française des Frères musulmans (l'Union des organisations islamiques de France, UOIF) Lhaj Thami Breze annonçait la création d'"un club politique pour peser sur la prochaine présidentielle" et pouvant "donner des consignes de vote" (14/12/06), le candidat Bayrou visitait un collège dans la banlieue lilloise où il faisait l'apologie de la laïcité. Il réaffirmait aussi lors de ses deux jours de visite dans le Nord son opposition à la discrimination positive.

 
Le candidat UDF et ancien ministre de l'Education visitait hier un collège du Nord et une banlieue lilloise, où il a fait l'apologie de la laïcité.
     
 
«Vous connaissez ce monsieur ?» La professeur d'espagnol se tourne vers ses élèves de troisième. Aucune main ne se lève. Le visiteur ne se démonte pas. «Je m'appelle François Bayrou. Je suis un ancien ministre de l'Education nationale.» Il aurait pu dire «candidat à la présidence de la République». Cette visite au collège public Van-der-Meersch de Mouvaux, à mi-chemin de Tourcoing et Lilles, n'est-elle pas le premier acte de campagne du leader de l'UDF ? Mais non. François Bayrou a répondu d'instinct. Quelques heures plus tard, lors d'une rencontre avec des femmes d'origine maghrébine à Hem, banlieue difficile de l'agglomération lilloise, il fait l'apologie de la laïcité : «L'école est un espace commun dans lequel peuvent s'affirmer les valeurs du vivre ensemble. Dans cet espace, la politique et la religion passent au deuxième plan.» 
 
Leurre. Au collège de Mouvaux, les enseignants disent leur mécontentement, à cinq jours d'une grève contre le ministre UDF Gilles de Robien qui prétend, par décret, augmenter le temps de travail de certains enseignants. L'un après l'autre, ils prennent la parole. Pour parler du manque de moyens, des élèves difficiles. Au fil des interventions, le candidat UDF teste ses quelques idées pour rétablir «le calme et la sérénité» dans les écoles. Sans toujours convaincre.
Sortir les éléments perturbateurs des collèges ? Un leurre répondent les enseignants, certains de l'inefficacité de la mesure dans des établissement où règne «la violence physique et verbale vis à vis des professeurs». Rétablir le port de l'uniforme pour permettre aux parents d'échapper au diktat des marques ? L'assistance sourit aimablement. «L'habillement est aussi une façon pour les élèves d'exprimer leur personnalité !», s'inquiète une professeure au look gothique.
 
«Sport dangereux». Bayrou tombe d'accord sur la nécessité d'avoir des établissements à taille humaine dans les zones difficiles, emporte l'adhésion quand il préconise plus d'éducateurs et de psychologues pour encadrer les élèves défavorisés. Comprend surtout que plus que des renforts, les professeurs réclament du respect. De la part des politiques d'abord : «On nous demande beaucoup, et de plus en plus, et on entend partout que les profs ne travaillent pas !», se récrie une enseignante.
Les familles surtout sont dans le collimateur : «Quand les parents disent à leurs enfants que l'école ne sert à rien, que voulez vous qu'on fasse ? On n'a plus aucun crédit !», renchérit la conseillère d'éducation pédagogique. Bayrou acquiesce : «Critiquer les enseignants est un sport national dangereux. Il faut faire des campagnes pour que les parents en prennent conscience. Plus l'école est dévalorisée au sein d'une famille moins les enfants réussissent.» 
Changement de ton quelques heures plus tard à Hem, et son taux de chômage de 30 %. Ici les femmes se souviennent que c'est Bayrou qui a signé la circulaire pour l'interdiction du port du voile à l'école. Dans le salon de thé attenant au centre commercial, le ton monte. «Des amies voilées diplômées ne peuvent pas trouver de travail parce qu'elles ont fait des choix spirituels qui leur sont propres», se révolte Siham, militante dans une association de lutte contre la discrimination. Pour elle, le port des signes religieux distinctifs dans la cour de l'école est une condition sine qua non de l'acceptation des différences: «Quelle place pour les musulmans en France sinon ?», interroge-t-elle. François Bayrou lui répond calmement : «La laïcité est la meilleure garantie contre ses mouvements détestables qui disent que la France n'est plus la France parce que les musulmans sont là. Parce que vous êtes là.» 
 
Par Nathalie Raulin
Lille envoyée spéciale
Libération , 14 décembre 2006

Bayrou contre la discrimination positive, pour "l'égalité active"

Le président de l'UDF, François Bayrou, a réaffirmé jeudi son opposition à la discrimination positive, défendue par son rival de l'UMP Nicolas Sarkozy, indiquant qu'il était "pour l'égalité active".

"Je suis opposé à la discrimination positive, je suis pour l'égalité active", a indiqué le candidat centriste à la présidentielle, lors d'un point de presse avant son premier meeting de campagne, dans la soirée au Grand Palais de Lille.

M. Bayrou s'est déclaré conforté par les entretiens qu'il a eus, lors de son déplacement dans l'agglomération de Lille, avec des femmes d'origine maghrébine, mercredi à Hem, et des chefs d'entreprise issus de l'immigration, dans la matinée de jeudi dans la zone franche de Lille-Sud.

"Ils ont tous dit qu'ils étaient opposés à la discrimination positive, car ils veulent être regardés comme les Français qu'ils sont", a souligné le député des Pyrénées-Atlantiques.

"Je suis pour l'égalité active", a-t-il insisté. Cela veut dire "par exemple ne pas prendre acte de la ghettoïsation en faisant sauter la carte scolaire", a-t-il ajouté en rappelant le soutien de l'UDF au C.V. anonyme.

AFP, 15/12/06

 


Tag(s) : #François Bayrou
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