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Bertrand Delanoë est en campagne et bien décidé à draguer l'électorat religieux. Apres avoir imposé des tenues décentes sur Paris Plage (38 euros désormais pour un monokini ou un string), le maire de Paris va baptiser le parvis Notre Dame du nom de Jean Paul II.

La proposition initiale de l'UMP reprise par le maire est votée en juin dernier au Conseil de Paris par une majorité inhabituelle PS, UMP et UDF.

Les Verts, le PCF, le MRC et le PRG (membres de la majorité de gauche au conseil) votent contre et protestent contre cette cérémonie. La municipalité déroge même à une règle qu'elle s'impose d'ordinaire : attendre cinq ans entre le décès d'un personnage illustre et le baptême à son nom d'une rue ou d'une place parisiennes.

Prises au dépourvue, des associations décident rapidement de réagir et lancent un rassemblement parvis Notre Dame, jugeant que "Sexisme, misogynie, homophobie, positions réactionnaires sur la contraception... n’ont pas à être honorés par la ville de Paris, ni aucune autre ville". Il était important de rappeler que tout au long de son pontificat, le chef de l'Eglise catholique a inlassablement combattu la laïcité, le droit des femmes et les homosexuels. Par ses discours, il a contribué à la catastrophe du sida en Afrique. Il a soutenu, d’autre part, nombre de régimes d’extrême droite comme celui de Pinochet au Chili.

Parmis les associations : Act-Up Paris, les Verts, l'Union des Familles Laïques, AN NOU ALLE, l'ARDHIS, la Brigade Activiste des Clowns, DEGEL, Laïcité Ecologie Association, Les Mauves, Les Panthère Roses, Les Putes, Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence - Couvent de Paname... signent un texte "Jean Paul II n'a pas sa place à Paris".


Delanoë, santo subito ! Les municipales sont en 2008...

En présence du nonce apostolique Fortunato Baldelli , du cardinal Lustiger et il faut bien dire d'un nombre imposant d'intégristes catholiques, la plaque "Parvis Notre-Dame-Place Jean Paul II, 1920-2005, pape (1978-2005)", est dévoilée au son du bourdon de Notre-Dame, sonnant sans doute l'enterrement de la laïcité chez les socialistes.

Prières et violences policières

L'île de la Cité avait été transformée pour l'occasion en véritable bunker dès le matin. Pour la messe, les gens avaient été triés et le délit de faciès a fonctionné. Serre-tête, col claudine, polos Lacoste bienvenus, jeunes T shirt du Che, chemise rose ou rasta, out ! Les manifestants sont immédiatement repoussés dans les rues adjacentes.

Pour l'inauguration vers 15h les arrestations se font plus que jamais au faciès. Sur le parvis, toutes les dix minutes, une personne est éjectée hors des barrières. Ici, une jeune femme qui a eu le malheur de venir avec un parapluie plié aux couleurs arc en ciel, rappellant sans doute le rainbow flag (la police a été bien briefée), là un jeune homme embarqué parce qu'un préservatif a été trouvé dans son sac (presque tous les sacs sont fouillés à l'entrée). Un autre pris pour le meme délit doit répondre au pourquoi de l'objet : "Ben, hier soir on était samedi, c'est tout!" tandis qu'un policier en civil montrant un jeune chemise rose dit à son collègue "celui là, c'est un client pour nous".

 

  Delanoë "canonise" plus vite que le Vatican !

 

Alors que le maire se lance dans un discours dithyrambique grotesque sur le pape "sentinelle majeure des temps modernes", dont il a loué "la clairvoyance active, érigée, tel un rempart contre toutes les dérives intégristes" (ah bon ?), les arrestations hors du parvis, quelques mètres plus loin, vont bon train.  Une centaine de personnes seront arrêtées. Une ex députée européenne témoigne devant des journalistes. Elle raconte comment elle a été brutalisée, baillonnée par des policiers. "Lorsque j'avais dit à l'un d'enter eux de me présenter sa carte, il m'avait montré son arme" dit l'ancienne élue bien décidée à porter plainte.

Quelques heures plus tard, d'un bout à l'autre du parvis, alors que la place se vide, deux plaques  découvriront, presque honteusement, le nom de Jean Paul II. Des CRS se tiennent au pied des plaques tout juste découvertes.
La majorité du Conseil de Paris a éclatée. Le message laïque des socialistes est désormais plus brouillé encore. L'UMP revendique à raison la paternité de cette idée qui divise.
L
a messe est dite, pour l'instant...

YB

PS : Notons que les Panthères Roses qui s'opposent au nom de la laïcité à la décision de la mairie et manifestaient ce jour, ne se gènent pas pour défiler avec les anti laïques Indigènes de la République et diffuser régulièrement leur communiqués !

Christophe Girard, non sans ironie, propose une solution pragmatique à Pierre Cassen, Arlette Zilberg et tous les militants opposés à l'inauguration: "Ils pourraient détourner l'usage de ce lieu. Ils auraient ainsi une place toute trouvée pour manifester très régulièrement (dans l'Express)

Quelques autres photos de la journée  

 

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Revue de presse Jean Paul II (jesuismort.com)

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Une cinquantaine de policiers en civil sur le parvis s'appretent à raffler à l'extérieur du parvis les personnes susceptibles d'être des manifestants (difficile de savoir en effet puisqu'il n'y a ni slogan, ni banderole et que les manifestants silencieux à ce moment, attendent). En quelques minutes, cette "police" lâchée embarque de force une trentaine de personnes. Tirant les uns par les pieds, brutalisant les autres... Tous sont mis dans les cars garés le long de la préfecture.  

Tag(s) : #News Vigilance laïque
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